À Sainte-Marie, une trentaine d’habitants directement concernés par le tracé du futur réseau d’eau MEREN Nord se sont retrouvés le 29 octobre dernier pour découvrir les plans d’implantation projetés et en discuter. Si le projet suscite beaucoup d’intérêt, il soulève aussi des interrogations — notamment sur les terrains d’habitation. L’occasion pour les équipes du Département de La Réunion de dialoguer, d’expliquer et de rassurer.

MEREN Nord prend forme : les premiers tracés présentés

Après Saint-André, c’était au tour de Sainte-Marie d’accueillir la présentation publique des premiers tracés du projet MEREN nord. Autour des représentants du Département, de la SAPHIR, du bureau d’études et de l’opérateur foncier, les habitants ont pu consulter pour la première fois les cartes détaillant le tracé de la conduite maîtresse et des réseaux secondaires.

Le projet MEREN (Mobilisation des Ressources en Eau des micro-Régions Est et Nord) vise à irriguer plus de 2 600 hectares entre Sainte-Marie, Sainte-Suzanne et Saint-André. Il s’appuiera sur une galerie de 6 km reliant Salazie à un grand réservoir de 30 000 m³ situé à 305 m d’altitude à Sainte-Marie. Au total, 90 km de conduites et 230 bornes d’irrigation viendront mailler le territoire, dont 650 hectares à Sainte-Marie.

Avec un investissement de 240 millions d’euros, MEREN Nord entre dans sa phase d’avant-projet : finalisation du tracé, concertation publique, puis enquête officielle en 2028 avant 44 mois de travaux. Les maîtres d’œuvre ont présenté les premières hypothèses : une conduite principale en partie haute, des réseaux secondaires descendant vers les zones agricoles, et un tracé privilégiant chemins d’exploitation et bords de parcelles.

Un temps pour rassurer et construire ensemble

Si le projet enthousiasme par son ambition, la réunion a aussi été marquée par plusieurs questionnements, notamment de la part de propriétaires craignant un impact sur leurs terrains habitables.

« On ne veut pas que ça passe sur nos parcelles », a lancé un participant. L’équipe MEREN a tenu à rappeler que le projet n’a pas vocation à s’imposer, ni à traverser les zones constructibles : « Nous ne sommes pas là pour exproprier ou détruire. Cette étape sert justement à entendre vos remarques et à ajuster les tracés ».

Les responsables du projet ont précisé que la canalisation ne peut pas être installée sur une parcelle d’habitation ; Les zones concernées, donc hors terrain constructible privé, quant à elles,feront l’objet d’une occupation temporaire pendant les travaux, avec un état des lieux avant et après chantier. « S’il y avait un chemin, il sera refait à l’identique ; s’il y avait de la terre, elle sera replacée de la même qualité », a expliqué un membre de l’équipe projet.

La question de l’indemnisation a aussi été abordée : des compensations sont prévues pour les pertes de récolte et la mise en place de servitudes sur les terrains agricoles, versées à la fin du projet.

Anticiper, écouter, ajuster : un projet en mouvement

Les échanges ont également permis de rappeler que le tracé est encore amené à évoluer. Les habitants ont pu consulter les plans, signaler les contraintes de terrain, les accès, ou les zones à préserver. L’objectif est de construire un réseau cohérent, pensé avec ceux qui vivent et travaillent sur ces terres.

« La position des réseaux est réfléchie ; elle anticipe l’évolution du territoire et tient compte des documents d’urbanisme. Nous n’avons aucun intérêt à poser une canalisation sur une parcelle constructible » souligne le chef de projet MEREN.

En conclusion, cette réunion a permis d’avancer sur un point essentiel : le dialogue. MEREN Nord continue de grandir, pas à pas, en associant exploitants et propriétaires aux décisions qui façonneront le futur de leur territoire. L’ambition reste la même : amener l’eau là où elle manque, tout en respectant les habitants, leurs terres et leurs projets.

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