Ce lundi 27 octobre, les habitants de Saint-André directement concernés par le tracé du futur réseau d’eau MEREN Nord ont pu découvrir les plans d’implantation projetés et en discuter. Une étape importante pour ce grand projet hydraulique porté par le Département de La Réunion, qui entre dans une nouvelle phase.
Un projet qui avance concrètement
Le 27 octobre dernier, une vingtaine d’agriculteurs et de propriétaires saint-andréens se sont réunis autour des représentants du Département de La Réunion, du bureau d’études et du conducteur d’opérations pour une présentation inédite : celle de l’implantation du réseau MEREN Nord. Après plusieurs années d’études notamment géotechniques et topographiques, le projet poursuit sa phase d’avant-projet, avec la définition précise du réseau, des bornes d’irrigation et de leurs zones d’implantation.
Les échanges ont permis d’expliquer le calendrier à venir : dépôt des dossiers en 2026, enquête publique début 2028, et lancement des travaux dans la foulée. L’investissement, estimé à 240 millions d’euros, donnera naissance à une conduite maîtresse de 20 km, comptant 230 bornes d’irrigation réparties sur les communes de Sainte-Marie, Sainte-Suzanne et Saint-André, et à un grand réservoir de stockage de 30 000 m³ à Sainte-Marie.

Mieux répartir et sécuriser la ressource
MEREN (pour Mobilisation des Ressources en Eau des micro-Régions Est et Nord) s’inscrit dans la continuité du travail mené par le Département pour améliorer la gestion de l’eau sur l’île. L’objectif : renforcer et étendre les zones irriguées afin de soutenir l’agriculture réunionnaise, de la canne à sucre aux cultures diversifiées, tout en sécurisant l’approvisionnement en eau brute et potable.
Le réseau prendra appui sur la galerie existante de Salazie et redistribuera l’eau vers les zones agricoles de l’Est. Les tracés ont été définis selon plusieurs critères : éviter les ravines, passer autant que possible en bordure de parcelles ou sur les chemins d’exploitation, et limiter les emprises sur le foncier privé. Les conduites seront enterrées à environ 80 cm, avec un diamètre allant de 90 cm à 1 mètre.

Les Saint-Andréens au cœur du processus
Cette réunion d’information marque une étape importante : c’est la première fois que les cartes et les plans du réseau sont partagés avec les habitants. « Plus tôt on recueille vos remarques, plus facile ce sera de modifier le tracé », ont rappelé les responsables du projet.
Et les questions n’ont pas manqué. Un agriculteur s’est inquiété : « S’il y a un mur ou un bâtiment sur le tracé, comment ça se passe ? » – « On essaie d’éviter les constructions et, pour les petits murets, on reconstruit à l’identique », lui a-t-on répondu. Un autre s’interrogeait sur l’accès à sa parcelle pendant les travaux : « Des pistes temporaires seront créées pour garantir vos passages », a rassuré le conducteur d’opérations.
Ces échanges, directs et concrets, montrent la volonté d’intégrer les Saint-Andréens au cœur du projet MEREN Nord. Les participants ont aussi soulevé la question de la ressource : « Y aura-t-il des limites au prélèvement ? » Chaque exploitation bénéficiera d’un débit défini selon sa surface et ses cultures, avec la possibilité de restrictions en période de sécheresse.

Enfin, la question environnementale a été largement évoquée : des études écologiques sont menées pour identifier les espèces endémiques et adapter les tracés. « Si vous avez planté des espèces locales, signalez-le », ont encouragé les techniciens, « nous ferons le maximum pour les préserver. »
En partageant pour la première fois ses cartes et ses plans, MEREN Nord confirme sa volonté d’avancer en concertation avec principaux concernés. Le projet bouge, évolue, grandit — à l’image de ce dialogue qui s’installe entre les équipes techniques et les acteurs du territoire.