HISTORIQUE

Rétrospective de la gestion
de la ressource en eau sur l’île

Canal Prune – Bassin des Trois Roches. Ravine Saint-Gilles.
Roussin, Louis Antoine (1819-1894). Dessinateur et lithographe 1867 Estampe. Musée Léon Dierx

Un enjeu historique s’inscrivant dans la postérité

Jusqu’au XIX siècle, le manque d’ouvrages de gestion de l’eau est apparu comme un frein au développement agricole en limitant la production et la diversification des cultures alors uniquement pluviales, de même que le développement de l’industrie ne pouvant bénéficier de cette force motrice hydraulique.
Force de ce constat et sous l’impulsion des propriétaires de grands domaines, les rivières pérennes furent domestiquées pour servir de ressources en eau, transportées au travers de canaux en pierre de taille édifiés et de tunnels maçonnés, parfois refoulées à renfort d’équipements innovants et ambitieux à cette époque (roue à godets et pompe mécanique à pistons, pompe à feu actionnée par la vapeur).

Cette structuration de la gestion de l’eau fût gage de meilleurs rendements agricoles avec le développement des cultures irriguées permettant à leur tour l’essor des moulins-maïs, des usines sucrières et autres industries s’appuyant sur des chaudières à vapeur, tout en servant l’approvisionnement en eau destinée à la consommation humaine, répondant aux besoins croissants de la population.
Les rivières emblématiques qui firent l’objet de ces aménagements, se déclinent au travers de la Rivière des Galets qui fût le support à la construction du canal Lemarchand, la Ravine Saint-Gilles qui alimenta le canal Villèle/Bruniquel, le canal Prune et le canal Jacques ou la Rivière des Pluies qui approvisionna le Canal Desbassyns (Canal Rouge ou Canal de la Vierge Noire) acheminant l’eau depuis l’Ilet Quinquina à destination notamment de l’usine sucrière de la Mare située à Sainte-Marie et les champs de cannes et plantations maraichères alentours.

Les premiers véritables périmètres irrigués et leurs aménagements structurants tels que nous les concevons aujourd’hui, ont vu le jour à partir des années 60 et furent alors portés sous maîtrise d’ouvrage de l’Etat. Il s’agit des périmètres irrigués du Bras de la Plaine et de Champ-Borne, premiers-nés de cette importante politique publique d’aménagement du territoire. S’en suivra l’aménagement du périmètre irrigué du Bras de Cilaos démarré en 1980, alors placé sous maîtrise d’ouvrage Départementale puis de l’Irrigation du Littoral Ouest, dit de « basculement des eaux », vaste chantier débuté en fin de l’année 1990. L’ensemble des périmètres irrigués, excepté Champ-Borne du fait de son isolement, furent ensuite interconnectés à partir des années 2010 pour permettre pour une gestion globalisée de l’eau à l’échelle de l’île.

Parmi ces périmètres irrigués, l’Irrigation du Littoral Ouest tient une place particulière, se démarquant par son envergure et sa complexité et par l’ambition des objectifs auxquels il répond, à l’origine de prouesses technologiques : deux tranches de travaux furent nécessaires pour permettre la création d’un réseau de galeries souterraines d’une longueur de 40 kilomètres, connectées les unes aux autres et prélevant l’eau disponible aux différentes rivières pérennes qu’elles interceptent (Rivière du Mât, Rivière Fleurs-Jaunes, Rivière du Bras de Sainte-Suzanne et Rivière des Galets) pour l’acheminer au centre technique de Mon-Repos, à Saint-Paul.

Financement

Cette opération est cofinancée par l’Union européenne et la Région Réunion. L’Europe s’engage à La Réunion avec le Fonds FEDER.