Vendredi 24 mai dernier, le cycle des premières réunions publiques pour informer les habitants des micro-régions Nord et Est sur le projet MEREN a pris fin à Saint-André. Retour sur cette dernière réunion, qui a soulevé des questions profondes sur la ressource en eau et sa préservation. 

Informer, rassurer, expliquer. C’est encore ces mêmes objectifs qui motivent les intervenants lors de la dernière réunion publique à Saint-André. Devant un auditoire intéressé, ils expliquent d’abord le projet MEREN, en insistant sur les futurs sondages qui auront lieu sur les parcelles des propriétaires et exploitants. 

Causer le moins d’impact possible

Les sondages sont une étape très importante du projet MEREN, comme le rappelle le conducteur d’opération à la SAPHIR : « Ces sondages sont là pour vérifier la nature du sol pour savoir comment on va réaliser ces travaux et quel sera leur coût. » Ils permettront donc de déterminer le tracé final du réseau MEREN, qui respecte à la fois une logique économique, environnementale et logistique. 

De son côté, l’opérateur foncier du Groupe GEOFIT, a une nouvelle fois rassuré les propriétaires et exploitants de Saint-André sur l’impact de ces sondages : « L’arrêté préfectoral que vous avez reçu nous permet de faire des sondages et des prospections géotechniques, puis évidemment nous effectueront un nettoyage et une remise en état des sites. » Chaque personne impactée par les sondages retrouvera son terrain tel qu’il l’était initialement. 

Sécuriser le réservoir de Champs-Borne

S’ensuit une phase de questions-réponses riche et animée. Le 1er adjoint au maire de Saint-André, Jean-Marc PEQUIN, demande d’abord si le département a la maîtrise foncière pour le passage de la conduite principale. Le chargé d’opérations Infrastructures Hydrauliques et Gestion de l’Eau au département de La Réunion, précise qu’il y aura des servitudes sur les terrains où passent les conduites pour intervenir sur le réseau si besoin. 

Puis le 1er adjoint pose une deuxième question : y aura-t-il une interconnexion avec le réservoir de Champs-Borne ? Réponse : oui, étant donné que ce réservoir est soumis au débit de la Rivière du Mât qui peut fortement varier, MEREN viendra sécuriser ce réservoir avec un nouvel apport en eau. Enfin, Jean-Marc Péquin termine en saluant l’initiative :       « J’ai connu un premier projet d’irrigation en 1980. Je suis ravi que 40 ans plus tard, ce projet si longtemps mis à l’écart va se réaliser. » 

MEREN, quel impact sur l’environnement ? 

De nombreux questionnements portent également sur la préservation de la ressource en eau et la pertinence environnementale du projet. D’abord, pourquoi ne pas privilégier une captation de l’eau de pluie dans des réservoirs plutôt que d’aller prélever l’eau à Salazie pour le projet MEREN ? Le conducteur d’opération à la SAPHIR répond que créer des réservoirs pour capter l’eau de pluie est très coûteux et demande une grande disponibilité foncière. Le chargé d’opération du Conseil Départemental ajoute que certains projets de captation par ruissellement sont en cours de réalisation, et qu’ils viendront en complément de MEREN. 

Cependant, il est également souligné que l’installation de réservoirs d’eau de pluie peut également être réalisée par les particuliers sur leur terrain de leur propre initiative. Une autre question porte sur les études d’impact environnemental du projet MEREN : y en a-t-il ? Seront-elles disponibles ? Evidemment, le projet MEREN comporte des études d’impact environnemental, qui portent notamment sur les passages de ravines. Ces dernières sont déposées à la Direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DEAL) de La Réunion. Elles définiront les modalités d’évitement pour éviter les zones les plus sensibles et réduire les impacts des chantiers. 

Une des solutions pour préserver la ressource en eau

Ces interrogations mènent alors à une question plus large sur l’eau à La Réunion : pourquoi y a-t-il moins d’eau dans les rivières de l’île ?  Tout simplement à cause du réchauffement climatique. C’est pourquoi des solutions comme MEREN sont déployées, même dans l’Est de l’île où les pluies sont importantes, afin de prévoir les manquements en eau et proposer une répartition égalitaire sur toute le territoire. Le chargé d’opération du Conseil Départemental conclut la réunion : “MEREN n’est pas le projet miracle, mais c’est l’un des moyens qui doit aider à solutionner le problème de l’eau. Après, chaque personne doit faire sa part pour ne pas gaspiller l’eau.” 

De prochaines réunions et concertations publiques auront lieu une fois les sondages effectués afin de décider avec la population réunionnaise du tracé du réseau MEREN et des options à choisir.

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